Croissance, âge et sexe des réseaux sociaux depuis 2010
La 3ème version de « The Continued Growth of Social Media » n’est pas une infographie comme les autres. Propulsée par Search Engine Journal, elle met en perspective l’évolution des réseaux sociaux depuis 2010. Soit l’équivalent d’une éternité à l’échelle du web. Plus qu’une banale compilation de données, cette approche au fil du temps permet en effet une lecture bien plus subtile. Entre évolution des usages et anticipation de l’avenir, quels sont les 5 enseignements à retenir.
Une croissance qui stagne
- Loin de ses records d’il y a 3 ans, le taux de pénétration des réseaux sociaux vit aujourd’hui sur une croissance à un chiffre. De 17,3% il est aujourd’hui passé sous la barre des 10% avec une perspective de 6,8% à l’horizon 2018. L’ère de la fidélisation se substituant désormais à celle des grandes conquêtes, elle contraint les principaux acteurs à se prémunir davantage. Rachat, investissement, innovation, le cas Twitter reste symptomatique de cette course à la satisfaction permanente. Les fondations des audiences s’avérant de plus en plus mouvantes et la disruption de plus en plus tentante, la concentration des puissants et des faibles pourrait donc intervenir plus vite que prévue. Au risque, bien évidemment, que le public ne suive pas.
De 18 à 49 ans
- De X à Y, rarement une révolution aura conquis autant de générations. En accaparant 89% des 18-29 ans et 82% des 30-49 ans, les réseaux sociaux ne sauraient pourtant se résumer à ce simple tableau de chasse. La proportion de senior – 49% de présence pour les + de 65 ans – étant mécaniquement amenée à grandir, il ne restera en effet bientôt plus grand monde à convaincre. La tendance est-elle pour autant une évidence pour tous et les professionnels ? Si l’intégration des réseaux n’est plus un enjeu pour les entreprises, l’organisation et la cohérence stratégique sont d’autres questions à se poser à la lecture de tous ces chiffres.
La sexualité des réseaux
- Si on ne s’étonnera guère de voir Pinterest trusté par les femmes (85% vs 15%) ou bien encore Snapchat (70% vs 30%), la tendance reste relativement équilibrée pour l’ensemble des autres réseaux sociaux. Hormis Google+, où le geek est un mâle dominant (26% vs 74%), l’énigme du genre porte essentiellement sur Twitter. Avec 24% d’hommes et 21% de femmes, le petit oiseau bleu n’arrive tout simplement pas à déterminer le sexe de 55% de ses profils. Comparé à la puissance de Facebook et à sa capacité à faire parler ses profils dans les moindres détails, on comprend encore mieux les difficultés de Twitter à convaincre.
Le temps qui passe
- 42. Le succès de Facebook ne se résume t’il finalement pas à ce seul chiffre ? Avec 42 minutes de présence quotidienne, les internautes offrent en effet la 1ère place au réseau loin devant tous les autres. En ajoutant Instagram, le groupe de Mark Zuckerberg monopolise même l’attention de près de 2 milliards d’êtres humains au moins 1 heure par jour. Si les moyennes conservent leurs limites, elles consacrent les usages et conditionnent bien souvent les succès. Ainsi Snapchat, qui n’a toujours pas fêté ses 5 ans, réussi t’il déjà le tour de force de mobiliser 17 précieuses minutes par jour. Qui plus est sur une cible extrêmement volatile. A contrario Google+, l’un des réseaux les plus complets et les plus riches en fonctionnalités, reste extrêmement poussif. Avec 7 minutes de présence quotidienne pour 343 millions de profils, il confirme ses difficultés à mobiliser à la hauteur de sa puissance et plus précisément pour les entreprises et les marques à pouvoir lui consacrer une ligne éditoriale à part entière.
Réseau des villes, réseau des champs
- Entre opportunités et fracture numérique comment les réseaux investissent-ils l’espace ? Bien que les données soient, en partie, incomplètes, elles confirment autant la toute- puissance de Facebook à investir les territoires, que la difficulté des autres à convaincre loin des centres de décisions. Avec 69% d’utilisation dans les zones rurales, 72% dans les zones péri-urbaines et 71% pour les grandes agglomérations, Facebook équilibre d’ailleurs au pourcentage près sa capacité à être partout et chez monsieur et madame tout le monde. Si Pinterest arrive davantage à convaincre des espaces moins densément peuplés (30% en zone rurale contre 25% dans les grandes villes), en particulier aux Etats-Unis, il n’en est pas de même pour Linkedin (14%) ou Twitter (17%). Quand bien même les réseaux réussiraient à nous convaincre que leurs cibles restent essentiellement urbaines, il n’en reste pas moins que les performances de Facebook démontrent l’écart entre un réseau populaire et performant et les autres.
