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Free style


Buzz, ripostes, contre buzz, troll et jeux de mots douteux en « Free-ture sur la ligne », l’arrivée de Free dans la téléphonie mobile aura au moins eu le mérite de faire cogiter la France en crise. Née avec la simple idée d’une fusée qui décolle, l’agitation estimée 8 millions d’euros pour Vincent Leclabart de l’agence Australie a fini de remplir le press book de Free jusqu’à la fin des temps. Milliers d’articles et milliers de tweets au milieu desquels certains ont bien tenté de siffler la fin de l’engouement. Car pour se la raconter sur le web ces deux derniers jours, il fallait surtout écrire des posts comme « Forfaits Free mobile : tout n’est pas si rose ». Bravant les Conditions Générales de Vente comme aucun consommateur ne se le permettrait, Boris Manenti du Nouvel Obs s’est essayé à cet exercice compliqué que certains de ses lecteurs ne lui ont semble t’il pas pardonné 


La philanthropie n’étant pas le propre de l’entreprise, il faut surtout reconnaître que les arguments sur les SMS à St Pierre et Miquelon, un préavis de 10 jours ou encore l’obligation d’un prélèvement automatique, ne supportent guère la comparaison. Si Bouygues Telecom à su mettre une dose d’humour face à l’offre Free, la concurrence (qui d’ailleurs n’existe plus que par ce terme lorsqu’il ne s’agit pas du mot « cartel ») s’est montrée relativement fébrile dans sa riposte. Sans se démonter Orange et son offre Sosh s’est ainsi permis un très sérieux : « Maintenant que le panorama concurrentiel est plus clair, nous allons pouvoir ajuster notre dispositif » avant de balancer de nouveaux tarifs. Oliver Chicheportiche de Business Mobile.fr soulignant à ce propos que si « Les baisses peuvent atteindre dans certains cas presque 50%. On peut ainsi se poser la question : « pourquoi ne l’ont-ils pas fait avant ? », « pourquoi ont-ils attendu Free Mobile ? », et pour beaucoup, le sentiment de s’être fait floué se fait jour ». 

Balancée à quelques mois de la présidentielle, la bombe de Xavier Niel s’est évidemment offerte le luxe de faire causer la classe politiqueAjoutée une dose de complot orchestrée par TF1 et Canal +, quelques faux accents mélanchonniens et le boss de Free s’est taillé un joli costume de Robin des bois. Si bien que certains rêve déjà d’un Niel vendeur d’appartements low cost.


Car au final du tumulte et ainsi que le souligne avec dépit Pierre Grenier, « La communication semble remporter la bataille sur l’offre, ce qui stigmatise finalement très bien la société de consommation actuelle ». Une véritable leçon que Challenges résume en 10 points essentiels, des expressions choc à l’émotion où l’acteur Niel joue très bien son rôle. 

Né dans l’indifférence Free peut désormais se mater dans un miroir. Encouragé par le narcissisme générationnel, la starification de son patron renforce habilement son identité. Et même si les figures tutélaires ont leurs limites, les contextes économiques, l’apparence d’une mission et un sens inné du happening nous font dire de Free, qu’effectivement, il avait tout compris avant les autres. 

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