Monop’ nous prend il pour une conne?
Puisque tout a été dit que reste t’il encore à raconter sur la dernière campagne de Monoprix ? Si sa déclinaison, relativement classique, s’est axée sur quelques pastilles vidéos, une mise en avant produit sur les supports d’achats, c’est bien sa campagne d’affichage qui restera dans le coeur des bloggueurs comme le poignard de Kostadinov dans le dos des footeux.
Le nombre de « billets » aura beau ne jamais être une condition de la réussite, chaque marque voudrait bien pouvoir en avoir autant dès qu’elle annonce son renouveau. Bien que l’enseigne n’est pris qu’un risque limité avec sa cible CSP +, les 12 millions€ refilés à l’agence Havas City ont fait des petits buzz indispensables pour justifier cette réussite.
La lettre M à donc fait place à Monoprix (plouf!) et l’ancien packaging de grand mère s’est fait souffler la vedette par un design bluffant à base de grosses lettres. De l’huile d’olive, des biscuits et des haricots verts transformés en œuvre d’art jusqu’à squatter le parvis de Beaubourg, confirmant cette logique où le style de vie (life style) succède à la simple vente de marchandises.
A l’extase que nous voulons bien simuler, il faudra quand même apporter quelques contradictions.
Bien qu’il soit de bon ton pour Monoprix de piller dans le Pop Art d’Andy Wahrol, on notera également que le travail de la graphiste Cléo Charuet s’est aussi inspirée ailleurs. A y regarder de plus près, les paquets de beurre Monoprix ressemble étrangement aux paquets de la marque DELO, jusqu’à imiter ses codes couleurs. Justifiant cette dernière intrusion par « typo » contre « bande de couleurs », la directrice générale d’Havas City n’apporte finalement guère de contradictions. Nous laissant sur notre faim avec une campagne qui s’immisce dans l’art sans convaincre, plagie sans justifier et nous met en furax la consommatrice avertie :
Je suis énervée. Je trouve ça trop bobo, trop marketing. J’ai l’impression que tout a été pensé pour me plaire et qu’on me prend pour une conne ».