Réseaux sociaux & personnalités de gauche

Déclarés ou non, encore poste ou jeune freelance de la politique, quel est le poids des personnalités de la gauche sur les réseaux sociaux ?

Les dernières enquêtes qui placent un quatuor d’hommes loin devant l’actuel Président de la République sont-elles en adéquation avec l’image de l’opinion publique ?

MANUEL VALLS

Bien qu’il bénéficie de l’excellent travail du SIG (Service d’Information Gouvernementale), la communication de Manuel Valls sur les réseaux sociaux reste relativement « médiocre ».

Avec moins de 100.000 fans et peu de diversités dans les contenus se double, par ailleurs, une faible maîtrise des supports. Des descriptifs aux onglets d’applications, on peine à croire qu’une équipe dédiée gravite autour de Manuel Valls.

Son absence d’Instagram n’est finalement que la conséquence de cette communication hésitante. Bien loin des standards qu’un certain Premier Ministre canadien est aujourd’hui capable d’imposer.

EMMANUEL MACRON

C’est tout le paradoxe d’Emmanuel Macron. Le leader aux 75.000 marcheurs, largement adoubé dans l’écosystème des start-up, n’a tout simplement jamais été à l’aise avec les réseaux sociaux. En poste, sa communication restait relativement discrète. L’ouverture récente de son compte Instagram montre toute la difficulté du personnage public à adopter des codes qu’il devrait déjà maîtriser depuis bien longtemps.

A faire reposer toute sa communication sur « En Marche », l’ancien ministre reste l’un des moins populaires sur les réseaux sociaux.

ARNAUD MONTEBOURG

Parcellaire en début d’année, Arnaud Montebourg a su retisser le lien social depuis sa déclaration de candidature. Un temps modeste, elle s’est depuis habillée d’une charte graphique et d’un compte Instagram.

Distancé par la fusée Macron dans les enquêtes d’opinions, le chantre du made in France l’est nettement moins sur les réseaux sociaux. Reste à savoir si cette énergie déployée trouvera un écho en dehors du cercle des fidèles.

JEAN LUC MELENCHON

Doyen de ce panel, l’homme politique en fonction depuis les années 70 n’en reste pas moins l’un des plus actifs sur les réseaux. Avec près de 500.000 fans sur Facebook et pas si loin du million sur Twitter, Jean Luc Mélenchon trust littéralement toute la lumière sur sa gauche.

Divers et animés ses supports se sont récemment enrichis d’un compte Snaptchat pour le plus grand plaisir de ses supporters les plus accrocs au petit fantôme :

« Moi je trouve ça génial, beaucoup de « jeunes » comme moi ont cette application, c’est un moyen de se rapprocher de la jeunesse, j’adore. »

Si l’élection de 2017 s’annonce comme celle des réseaux sociaux, preuve en est qu’il existe toujours un décalage entre le désir de l’opinion et la présence en ligne.

Au centre, des  gouvernants qui font reposer leur communication sur d’autres. Leur présence médiatique (Télé, radio, presse) devant suffire à combler le manque.

Aux extrémités, ceux qui multiplient les contenus et qui tentent d’incarner la fonction.

Au milieu de tout cela, la loi des algorithmes qui favorise l’entre soi. Une opinion ne se partageant que dans un cercle de convaincu.

L’automne des candidatures suffira-t-elle à inverser cette situation ?