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Facebook/Instagram : Ego, Krach et Nostalgie


On peut désormais n’être qu’une boite à filtres photos vintage de 12 personnes et soulever du jour au lendemain, un milliard de dollars. C’est l’histoire d’Instagram et ses 551 jours d’existence, qui à fait claquer à Facebook 1% de sa valeur estimée en bourse. Connerie confondante ou stratégie d’anticipation? Si les analyses s’opposent, elles ne mésestiment pas le poids de l’image et de la photo dans le devenir des réseaux sociaux. Ou comment monétiser une « nostalgie du présent ».





Fondé en 2010 par Kevin Systrom et Mike Krieger, Instagram se définit comme une façon amusante et décalée de partager sa vie en photos. 30 millions d’utilisateurs au compteur et 81 commentaires à la seconde plus tard, l’application tendance n’a toujours pas trouvé de modèle économique. 

Dans un marché à peine défloré de la photo sociale, Frédéric Simottel, directeur des rédactions du pôle pro du Groupe 01, note  qu’avec un site comme Pinterest devenu aujourd’hui « Le troisième réseau social derrière Facebook et Twitter », la firme de Marck Zuckerberg anticipe un avenir de plus en plus concurrentiel. En attendant la version de Google + via Picnik, le spécialiste voit dans cette acquisition « La fixation d’un prix de référence » et donc le meilleur moyen de dire aux concurrents « Que s’ils veulent venir sur ce terrain, il leur en coûtera un milliard de dollars ».

Si aucun des spécialistes ne vient nier le caractère astronomique de la somme engagée, le spécialiste des réseaux, Lou Kerner, préfère y voir un « atout majeur » pour le premier réseau social au monde, seul susceptible de « monétiser le trafic internet mobile mieux que toute autre entreprise de médias mobiles ». Soulignant qu’avec le temps, « la valorisation pourrait ne pas sembler tellement excessive ».

A contrario pour le patron de Pure Agency Christophe Léon, « le rachat pour 1 milliard de dollars d’Instagram par Facebook ne présage rien de bon ». Car si Instagram s’impose en leader sur son domaine, le conseiller en stratégie mobile perçoit l’application moins comme un réseau à part entière, « Qu’un simple service qui se concentre sur deux tâches. Transformer des photos et les partager ». 


Si la définition peut paraître réductrice, Facebook s’engagerait ainsi pour de « mauvaises raisons ». « Barrer la route à Google qui aurait pu être tenté de ressusciter Google+ et de renforcer Picasa en avalant Instagram. Démontrer la puissance de la Facebook Corp à un mois de l’introduction et nourrir l’ego de ses dirigeants ».

Assèchement de la concurrence ou accroissement d’une activité qui occuperait 60% de l’activité des utilisateurs de Facebook, l’interrogation sur le coût fait rappeler à François Deschamps de eMarketing :


« L’excitation des spéculateurs boursiers sur les sociétés de la Net économie des années 1995-2000 qui a débouché sur l’explosion de la bulle internet. Le navigateur web Netscape avait ainsi été valorisé à 2 milliards de dollars à la fin de sa première journée de cotation en bourse, en 1995, pour définitivement disparaitre de la webosphère en 2008″. 



En attendant le deuxième krach du web, le succès d’Instagram emprunte pour le blogueur Nathan Jurgenson une expression au philosophe Jameson : « La nostalgie du présent ». Forcé par le vintage à jaunir un présent en crise d’identité, l’internaute se voit ainsi « manipuler » des réalités telle une volonté de matérialiser son existence.
« Car si tout se passe désormais dans la poche » remarque Alain Renaudin de NewCorp Conseil « Plus rien ne s’oppose à faire de nous des « ATAWADERS » : Any Time, Any Where, Any Device ». Dans un monde « Qui se consomme et se vit de plus en plus vite, conceptuel, parfois virtuel, et de plus en plus chiffré » l’auteur souligne avec un certain cynisme que  « Nous devenons les paparazzis de nous-mêmes, de nos propres vies, que nous livrons à livres ouverts, plutôt à « books » ouverts, avec le sentiment d’être à la fois artistes et romanciers ». 

« Poètes et scribes », comme l’écrivait l’essayiste et romancière Susan Sontag, Stephenson en conclu que « l’essor des applications photos a démocratisé des outils qui permettent de créer des photos qui mettent l’accent sur l’art et plus seulement sur la vérité ». 

1 milliard de dollars plus tard sommes – nous devenus des artistes ?

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