MySpace est mort!
On peut, un temps, avoir été sur le podium des sites les plus fréquentés du monde et perdre, en cinq ans, autant d’utilisateurs qu’il y a de français coincés dans leur hexagone. Officiellement en vente depuis 1 mois, MySpace, annoncé en perdition il y a peu, n’aura donc jamais réussi à endiguer la désertion d’une audience élevée dans le paradoxe de l’exigence et de la simplicité. Si une vingtaine de prétendants semble déjà en piste pour la reprise, c’est avec une moins value de 400 millions de dollars que NewsCorp, propriétaire du site depuis 2005, délaissera la plateforme. Pour 100 millions de dollars, au mieux, c’est donc un pan entier d’internet qui n’aura plus que Wikipédia pour se rappeler combien certains le considérait comme le « cinquième pays le plus important du monde ».
Persuadé que l’émergence aléatoire d’artistes inconnus suffirait à engranger de nouveaux utilisateurs en quête de succès, MySpace à surtout ignoré l’essor des échanges sociaux popularisé par Facebook. Toiletté dans un dernier baroud d’honneur, les pages d’utilisateurs sont restés d’un usage complexe, souvent lourdes de contenus et trop peu ouvertes sur un monde en mouvement perpétuel. Déclinés à volonté les réseaux sociaux n’ont d’ailleurs pas attendu le trépas de MySpace pour émerger. Et à défaut de causer de start up en devenir, on soulignera à ce propos l’initiative d’Arthur Farre et de son Radiobuzz. Une web radio communautaire et une sorte d’hybride entre MyBook et FaceSpace. Avec ses défauts et son approximation, elle démontre avant tout combien la démocratisation des outils, couplée à celle des initiatives, ne saurait mettre à l’abri ceux qui de bon ton se définissent comme des acteurs majeurs de leur secteur.
Car aussi impitoyable qu’une aiguille qui voudrait flirter avec une bulle de savon, le web qui ignore la nostalgie, ne saurait d’avantage supporter ce bien mal acquis qui ne profite jamais.